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Le laboratoire de l’interprète :
figures de la radicalité
La vague-Antigone
Pilotage sur mesure par Sarah Di Bella
Assistance au plateau : Giuseppina Comito
Le laboratoire de l’interprète sur les figures de la radicalité vous invite à une recherche mnémotechnique du geste transformateur propre à ce que nous appelons la figure – unité première et performante dans le processus de construction du personnage. L’Antigone de Sophocle sera le texte de départ d'une recherche augmentée par un travail collectif et des outils nourris à la source des écologies de l’attention.
1 week-end – 21 et 22 juin, 10h-17h, € 210/c
2 week-ends – 21-22 et 28-29 juin, 10h-17h, € 350/c
Adresse du studio : 29 rue Mehul - 93500 Pantin
Contact et infos : sarahdibella@extrapole.eu

Notre laboratoire de l’interprète vous invite à une recherche mnémotechnique du geste transformateur propre à ce que nous appelons la figure – unité première et performante du processus de construction du personnage. Depuis dix ans nous travaillons sur la création des gestes d’Antigone – gestes de la radicalité et du refus au compromis. Antigone est le nom d’un personnage. Nous travaillerons sur le texte de Sophocle. L’Antigone qui ensevelit Polynice et l’Antigone qui renie sa sœur, ce sont des figures – elles posent la question du comment ?, à savoir quoi faire et pourquoi ? La réponse à ces questions, si elle n’est pas imposée par la vision d’un metteur en scène, se trouve dans la filigrane qui se tisse entre le texte et la mémoire de l’interprète dans le temps de la lecture – non une mémoire privée mais une mémoire esthétique et matérielle, pas moins affective. Il s’agira pour nous d’ouvrir des brèches à cette mémoire et de creuser le lit pour que la matière sensible qui s’en déverse y soit canalisée sous forme d’intuition. Le geste de la radicalité et sa nécessité émergeront de ce travail.
Nous insistons sur le fonctionnement collectif de ces outils dramaturgiques, ce qui contredit en apparence la nature du personnage d’Antigone, héroïne solitaire de par sa radicalité et qui pose problème depuis des siècles. Dans un monde qui nous demande sans cesse de nous adapter au détriment de nos convictions, les figures d’Antigone seront l’occasion de travailler la question de la radicalité, certes, mais dans le bain du lien qui engage, aux antipodes de la solitude à laquelle nous condamne le système néolibéral et ses échelons de visibilité. En guise d’exemple, la partition gestuelle de l’Antigone de Judith Malina dans la création du Living Theatre est une actualisation qui prouve comment l’on peut montrer la force du collectif tout en racontant la solitude de la radicalité – cette tension fait figure à son tour. À partir de son propre fantôme, la figure réactualisée génère du pur présent performatif en injectant de la nouvelle lymphe dans l’histoire de sa métamorphose et dans les formes de l’Histoire.
Nous vous invitons donc à construire le personnage via le montage de figures décristallisées et offertes à la variation interprétative, via leurs actualisations et déstabilisations dans le temps présent et partagé du plateau.
L’horizon mutualiste : La circulation et la mise en commun de la parole autour des expériences esthétiques qui nous rapprochent et/ou nous séparent fait partie des outils que nous partageons et mobilisons pour la formation et la création artistique ; mais nous souhaitons agir également sur une échelle plus large, en nous mettant au service de la création d’un mouvement qui considère la mutualisation de l’attention et du temps de travail comme la voie la plus fiable pour combattre la vulnérabilité de la grande majorité des artistes dans nos sociétés. La figure avec son geste transformateur, ainsi que la pensée visuelle appliquée à la recherche artistique permettent de traduire les vécus en intuitions régénératrices et ouvrent à la question de l’autonomie de l’interprète dans son travail de création. Qu’entendons-nous par autonomie ? Comme nous le savons, toute personne qui travaille dans un horizon performatif se doit de repérer là où elle est conditionnée et agie par ses propres mémoires esthétiques. Il ou elle se doit de repérer les frictions entre sa personne culturelle et sa personne politique. Celle-ci nous semble être la condition sans laquelle on ne peut pas devenir agissant à son tour, et apporter son intelligence propre, d’autant plus dans un monde qui prétend ne pas attendre la création pour mieux se porter. Or pour que ce travail soit juste et efficace, nous avons besoin des autres. C’est le pourquoi de la figure, qui émerge des mémoires partagées d’où elle conditionne l’imaginaire collectif et nos propres fonctionnements. Pour qu’on la repère et qu’on la décristallise, le regard pluriel est fondamental – au cours d’un temps où l’interprète avance sur son chemin singulier, mais dans le partage d’un espace, d’un réseau de questionnements et d’une attention engagée avec/par le groupe.
Profil des participants : Ce travail s’adresse aux acteurs et actrices, aux comédiennes et comédiens confirmés ou en cours de formation. En s’agissant d’un travail qui donne des clés de lecture pour aborder des œuvres existantes tout en proposant des outils pour la composition dans les arts vivants, il s’adresse également à des dramaturges, auteurs et autrices, qui voudraient braver le jeu, et à tout artiste qui jongle avec la performance et la narration.
Descriptif : Un petit groupe de personnes intéressées à la dramaturgie de l’interprétation, à la construction du personnage et au travail sur la figure est invité à participer à un minimum d'un week-end, ou un maximum de deux. L’alternance entre des temps de transmission à la table, de recherche artistique et de passage à l’action est au cœur du processus qui est mené par la dramaturge-chercheuse Sarah Di Bella. En binôme avec elle, la comédienne et metteuse en scène Giuseppina Comito assure un accompagnement renforcé dans le travail de plateau.

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